La schizophrénie en 5 tableaux
Un parcours proposé par Schizo Vaud
L’association des journées de la schizophrénie-Vaud (www.schizo-vaud.ch), qui organise depuis plus de 15 ans des événements visant à informer le grand public sur la schizophrénie, vous propose un parcours en 5 étapes pour aborder certains aspects de cette maladie au travers d’œuvres, de lieux ou d’objets architecturaux.
La balade commence au Musée d’art de Pully, devant un tableau de Maria Vieira da Silva intitulé « Ville chinoise ». La ville y est représentée par des traits verticaux, de carrés, des rectangles de couleur vive, illustrant sa complexité, la multitude d’informations qui en émergent et le stress que le milieu urbain peut générer. Plusieurs travaux ont démontré qu’il y a un lien entre le fait de vivre son enfance en ville et le risque de développer ultérieurement une schizophrénie. Pour y palier, une nouvelle approche clinique de « remédiation urbaine », aidant les patients à réapprivoiser la ville, est développée.
Pour retrouver le calme, montez dans le bus bleu qui vous emmène dans l’espace protégé du Musée et Jardin botaniques. On dit souvent des patients schizophrènes qu’ils vivent dans un monde à part, comme dans un jardin. C’est en partie vrai, mais on oublie aussi que le monde intérieur des personnes schizophrènes est souvent d’une grande richesse. L’un des rôles des soignants et des thérapeutes est d’explorer ce monde avec eux, d’y retrouver un sens afin de mettre en lumière ces ressources pour reconstruire un équilibre et trouver un chemin.
La prochaine étape est sur la ligne rose, au forum d’architectures lausanne. L’exposition présentée explore l’urbanisme lausannois « défini par un centre historique dense […], entouré par un tissu de « plots », […] petits bâtiments d’habitation autonomes [qui] ont donné à la ville ce caractère bucolique et ouvert qui lui est propre ». Dans la continuité des étapes précédentes, cet énoncé relevant le contraste entre un « cœur historique dense et riche » et cette surface « bucolique », ramène à cette opposition dans la schizophrénie entre une surface, perçue comme « étrange » voire inquiétante (plutôt que bucolique…), et une intériorité riche et bouillonnante.
Le voyage se poursuit avec l’exposition Derrière les cases de la mission à l’Espace Arlaud. Les missionnaires romands partis en Afrique « avec une foi bien accrochée, une solide confiance dans les bienfaits de la science et de la supériorité des Occidentaux » invitent à faire un parallèle avec l’attitude qu’adopte le psychothérapeute envers ses patients atteints de schizophrénie. Quand on débute dans ce métier, on s’appuie avec conviction sur des concepts et des certitudes, imaginant (devoir) changer le patient pour lui faire retrouver un droit chemin… En réalité, il ne s’agit pas de réparer une âme. C’est le cheminement d’une relation qui reconstruit et qui nous enrichit, nous laissant un tas de souvenirs, de récits et d’images qui transforment aussi notre façon de voir le monde.
Ce parcours vous a donné envie d’en apprendre davantage sur la schizophrénie ? La dernière étape, aussi à l’Espace Arlaud, offre la possibilité de construire son génogramme avec des professionnels de la santé mentale et de leur poser des questions au sujet de cette maladie. Le génogramme est un outil utilisé en psychiatrie pour y voir plus clair dans la structure familiale du patient. Sorte d’arbre généalogique, il est un prétexte pour explorer les liens familiaux qui sont tellement importants dans nos vies et dans celles des patients schizophrènes.